Chroniques personnelles

Tinder, Hinge et moi : mon expérience (ratée) des applis de rencontre

Tinder, Hinge et moi ou mon expérience (ratée) des applis de rencontre. Il y a encore deux ou trois ans, un vent nouveau soufflait dans les cercles chrétiens. On entendait de plus en plus de témoignages : « J’ai rencontré mon mari sur une appli de rencontre ! » Comme si soudain, ces applis devenaient le terrain providentiel des grandes histoires d’amour sanctifiées. Et moi, au milieu de ça, avec ma trentaine bien entamée et mon tempérament plutôt old school, j’ai fini par me dire : Christabel, fais un effort.

Alors j’ai sauté le pas.

Tinder — 24h chrono

Première tentative : Tinder. Erreur de débutante, je l’avoue. J’ai tenu… 24 heures. Téléchargée à 17h, supprimée le lendemain vers 16h. Pourquoi ? Parce que dès l’installation, j’ai senti la machine s’emballer. L’algorithme te colle aux basques, exige de toi des preuves de vie permanente, t’oblige presque à montrer que tu existes. Et moi, digital native, prédisposée à l’addiction numérique, je voyais déjà le piège : des heures à swiper, vérifier mes matchs, ajuster mon profil.

Mais le vrai déclic a été ailleurs. Je me suis surprise à « reluquer » des hommes à la chaîne, comme si je feuilletais un catalogue. Là où, dans la vraie vie, ce n’est pas du tout mon mode. J’avais l’impression d’alimenter une convoitise qui ne me ressemble pas. Résultat : suppression express, rideau.

Hinge — l’illusion de la subtilité

Deuxième round, grâce à une camarade d’études qui m’assure que Hinge, ce n’est pas Tinder. Et c’est vrai : l’appli est bien faite, intuitive, ludique. Tu peux te présenter autrement qu’avec un simple CV : poser des questions, proposer ton premier date idéal, insérer des mini-clips… Pour une digital native comme moi, c’était séduisant.

Je me prends au jeu : je soigne mes photos, mes phrases, mes détails. Mais très vite, je retombe dans le travers que j’avais déjà perçu : les applis t’enferment dans une logique de cases. Taille, origine, signe astrologique, envie d’enfants… Je ne suis pas du genre à rencontrer un homme en me demandant tout de suite s’il veut des enfants, et pourtant je me suis surprise à cogiter là-dessus comme si c’était décisif. Dans la vraie vie, j’aurais laissé place au doute, à la nuance. Là, c’était tranché, radical : incertain = next.

Et puis il y a eu… le pilote d’Orly. Enfin, « pilote », je n’en suis toujours pas convaincue. Bref. Premier échange, il me propose trois options de « premier date » :

  1. Netflix & Chill (spoiler : en général, on fait tout sauf réellement regarder une série)

  2. Un salon de massage

  3. Un autre truc du même acabit que j’ai oublié

En clair : zéro intellectualité, zéro authenticité. Je décline poliment. Il explose. Dimanche matin, je me fais quasiment agresser virtuellement par un type persuadé que je lui fais perdre son temps. Et qui finit par me bloquer. J’ai eu la nette impression d’avoir été propulsée dans un monde parallèle.

Autant dire qu’après ça, j’ai supprimé Hinge aussi vite que Tinder.

Ce que ça m’a appris

Je sais que des couples heureux se sont rencontrés sur ces applis de rencontre. Mais moi, j’en suis ressortie avec un sentiment mitigé. Parce qu’au fond, ces plateformes ne sont pas faites pour favoriser l’authenticité. Elles sont conçues pour maximiser ton temps de connexion, pas pour t’aider à rencontrer l’amour. Elles t’habituent à penser en critères, en grilles, en « next » plutôt qu’en rencontres réelles.

Et surtout, elles te poussent à te présenter sous ton meilleur jour, à « performer » ton profil, à polir ton image. Alors que dans la vie, il y a les silences, la communication non-verbale, les maladresses. Bref, tout ce qui échappe au contrôle — et qui, justement, rend la rencontre humaine.

Peut-être que je testerai un jour Bumble ou autre. Mais pour l’instant, je sais que ce monde-là n’est pas fait pour moi. Je préfère les hasards de la vraie vie aux algorithmes calibrés. Et si cela prend plus de temps… qu’il en soit ainsi. En attendant la suite des applis de rencontre, je vais lire un bouquin !

With Love, Christabel

Christabel

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