Chroniques personnelles

Leçons de mes 34 ans : l’ivresse d’être, l’épuisement de paraître

Il y a des âges qui marquent un seuil. Non pas tant parce qu’ils sont ronds, mais parce qu’ils résonnent comme une bascule intérieure. Trente-cinq ans. Un entre-deux où l’on regarde derrière avec lucidité et devant avec une exigence nouvelle. Un cap qui ne s’annonce pas en grandes fanfares, mais qui laisse une empreinte, une marque discrète mais profonde, le signe que quelque chose a changé. J’avance vers cet âge avec une conscience plus aiguisée que jamais, forte des leçons gravées en moi par la douceur et la dureté mêlées. Mais s’il y a une seule vérité que je retiens de mes 34 ans, c’est celle-ci :

Bat-toi de toutes tes forces pour être. Paraître coûte trop cher.

 

L’illusion du paraître

On croit souvent que l’effort, c’est dans l’accomplissement visible. Dans l’image que l’on projette, dans ce que l’on veut laisser transparaître de nous. On pense qu’il faut tenir une posture, ajuster ses contours pour correspondre aux attentes, cocher les cases invisibles d’une réussite dictée par un regard extérieur. Et l’on s’épuise. Parce que paraître est une course sans ligne d’arrivée, un mirage qui recule à mesure qu’on avance. On court après une reconnaissance qui, bien souvent, n’apporte que l’illusion de la satiété. J’ai appris que l’image, aussi soignée soit-elle, ne nourrit pas. Elle capte des regards, elle rassure parfois ceux qui la contemplent, mais elle ne tient pas chaud. Elle ne remplit pas l’âme. Et pire encore, elle finit par la dévaster.

L’endurance d’être

Être, en revanche, est une bataille sourde, un combat intérieur. Une construction lente, patiente, souvent solitaire. Il faut oser se regarder en face, sans fards ni artifices, et accueillir ce que l’on découvre, sans détourner les yeux. Il faut gratter sous les couches de conditionnements, de peurs et d’injonctions pour toucher quelque chose de brut, d’authentique. Quelque chose qui tienne, qui résiste aux vents contraires. J’ai appris que être demande un courage que le monde ne célèbre pas. Il faut parfois décliner des opportunités qui flattent l’ego mais trahissent l’âme. Il faut apprendre à dire non, à s’éloigner, à emprunter des chemins moins éclatants, mais plus vrais. Et dans cette lutte pour exister sans masque, on découvre une paix insoupçonnée. Parce que ce qui est vrai, ce qui est construit sur du réel, finit toujours par tenir.

Ce que je garde pour l’avenir

À 35 ans, je ne veux plus être une version diluée de moi-même pour convenir à ce que l’on attend de moi. Je veux bâtir sur du solide, investir dans l’invisible, cultiver une force qui ne se voit pas mais qui soutient tout. Je sais que l’avenir demandera encore des choix, des renoncements, des ajustements. Mais je préfère payer le prix d’être pleinement moi que celui de l’épuisement à exister pour le regard des autres. Parce qu’au bout du chemin, ce n’est pas le reflet qui compte. C’est la substance.

C’est la plus grande leçon apprise de mes 34 ans.

Cheers to 35 🥂

Christabel

Christabel

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